L’ascension du Cotopaxi nous avait donné des ailes. En quittant Tumbaco et sa casa de ciclistas, nous voyions les choses en grand : toujours plus loin, toujours plus haut ! Pour cela, quoi de mieux que de suivre la route qu’Humblodt avait surnommé « l’avenue des volcans » à son passage en Équateur ? Parce que dans ce pays, chaque sommet est un volcan. Certains disent qu’ils sont tous un seul et même volcan, sorte de plaque sismique géante sur laquelle est paisiblement installé le peuple équatorien. Tout cela nous faisait rêver, et c’est avec enthousiasme que nous reprenions l’aventure à vélo, cap au sud, en plein dans le parc du Cotopaxi (et oui encore lui!), pour inventer notre avenue des volcans.

Pour atteindre le haut plateau du parc depuis le nord, il fallait suivre l’ancienne route pavée qui part de Sangolqui. 1200 mètres de dénivelé étaient annoncés jusqu’à Pedregal, dans un cadre bucolique, un vrai jeu d’enfant… Une vache, puis deux, puis trois… Pourquoi le compteur ne dépassait-il pas les 5km/heure ? Vous nous auriez vu galérer en petite vitesse sur une véritable voie romaine cabossée comme jamais, vous auriez bien ri ! Pour nous, c’était moins fun, malgré le chouette paysage. Alors quand un gars du coin nous proposa son pick-up pour gagner une heure ou deux de grimpette, on n’se fit pas prier. Ce p’tit coup de pouce plus tard, nous dressions la tente à Pedregal, où ça caillait franchement mais d’où on voyait le Cotopaxi prendre feu entre les nuages à la fin du jour. Dingue !

Le lendemain, après trois heures de lutte face au vent sur une piste trop sableuse pour nos pneus, sous le soleil, le cotopaxi en pleine ligne de mire, nous arrivâmes là où, quelques jour plus tôt, le guide nous avait laissé faire la pause photo, au pied du volcan.

On avait mis un jour et demi pour faire le trajet depuis la capitale, contre une heure et demi en voiture une semaine plus tôt. Oui, mais cette fois-ci, prendre la pose avait une toute autre saveur, de celles qui donnent envie de chanter et danser malgré le vent à décorner les bœufs et les 4×4 de touristes qui vous ensablent à leur passage. Alors nous dansâmes, et nous chantâmes, éblouies par ce volcan majestueux que nous avions décidément grand mal à quitter.


Il fallut pourtant redescendre, la suite de la folle aventure nous attendait. Un dernier regard dans le retro (oui, on a un rétro!) et on dévalait en un clin d’œil le dénivelé avalé la veille, vers le sud cette fois.

Tout en bas, de retour sur la Panam’, c’était bien glauque, et les hôtels étaient complets. On s’en fichait. Dans notre tente plantée au fond du jardin d’un sympathique hôtelier de Lasso, on se sentait encore un peu là-haut, face au Coto.
Quel kiff !

Encore et toujours le kiff… de vous lire!
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